En est ce fini de Blackberry ?
L’ex star de la téléphonie mobile touche le fond. 4500 suppressions d’emplois sont annoncées, ses résultats financiers sont catastrophiques et son nouveau modèle Z10 est un échec. Le groupe canadien ne s’est jamais remis de la percée d’Android et de l’iPhone.

Thorsten Heins, CEO de BlackBerry, lors du lancement des Z10 et Q10.
Le Z10 de Blackberry n’a pas réussi à s’imposer faute notamment d’un prix compétitif
Ce n’est pas encore un avis de décès, mais le tableau clinique commence à dangereusement se noircir. Le fabricant canadien de smartphones BlackBerry a ainsi annoncé la suppression de 4.500 emplois dans le monde, soit 40% de son effectif. L’ex icône de la téléphonie mobile des années 2000, qui avait déjà évoqué sa possible mise vente le mois dernier, va ramener ses effectifs à 7.000 salariés alors qu’il en comptait encore 12 700 au printemps dernier.
Une descente aux enfers entamée il y a trois ans
Précurseur sur le marché des téléphones intelligents, au point d’avoir été un temps l’outil indispensable de tous les responsables d’entreprises et des hommes politiques en Amérique du Nord et en Europe, BlackBerry est en chute continue depuis trois ans et avait déjà été contraint l’an dernier de licencier 5.000 employés à travers le monde.
A l’instar du géant Nokia, qui vient d’être vendu à Microsoft, l’ex-star BlackBerry n’a pas résisté à la montée en puissance de concurrents qui ont multiplié les innovations grâce notamment aux écrans tactiles, et s’est montré incapable de percer sur le marché asiatique. “Le iPhone de Apple et le système Android de Google ont bouleversé le marché. Ils sont arrivés et les consommateurs se sont mis à aimer les téléphones intelligents”, explique l’analyste Jeff Kagan.
Son nouveau modèle Z10 ne s’est pas imposé
Le groupe canadien a d’ailleurs indiqué que les ventes de son nouveau Z10, avec lequel il comptait se relancer, n’avaient pas atteint leurs objectifs faute de conquérir un large public, en raison notamment d’un prix élevé et d’une batterie au rendement parfois aléatoire. Il va réduire sa gamme à seulement 4 appareils (deux haut de gamme et deux bas de gamme) contre 6 actuellement, et se recentrer sur son marché historique : les entreprises et les professionnels.
Des résultats financiers catastrophiques
Un échec commercial qui a se traduit par des résultats financiers catastrophiques. Pour le deuxième trimestre de son exercice qui vient de se terminer, BlackBerry va essuyer une perte d’exploitation de près d’un milliard de dollars. Avant éléments exceptionnels, la perte nette sera de 250 à 265 millions de dollars.
Pour faire face aux difficultés et surtout au stock d’invendus, le fabricant de téléphones a passé une provision pour charges exceptionnelles de l’ordre de 930 à 960 millions, “principalement attribuables aux Z10”, et compte également réduire de moitié ses dépenses d’ici fin avril l’an prochain.
BlackBerry est engagé “dans une course contre la montre”, indique Mark Sue, analyste de la RBC Capital Markets, pour qui ces résultats préliminaires sont “bien pires” qu’attendus. Le groupe “fait face à un défi de taille”. Il lui faut en effet “essayer de trouver rapidement les réductions de coûts pour réduire le manque de trésorerie”
Même Microsoft l’a dépassé
En Bourse, l’action a encore chuté de 17% vendredi, à moins de 9 dollars, alors qu’elle valait plus de 200 dollars en 2007 juste avant l’arrivée sur le marché de l’iPhone d’Apple. Au niveau mondial, BlackBerry ne pèse plus que 3% du marché des smartphones alors que le système Android équipe 8 téléphones sur 10 dans le monde et Apple 13%. Microsoft est même repassé devant BlackBerry depuis le début de l’année avec son logiciel d’exploitation Windows Phone grâce au finlandais Nokia, dont il vient de racheter les téléphones.
Source : LaTribune
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